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1882 – 1883. Une expédition française au cap Horn

Lors du congrès international de météorologie en avril 1879, onze pays européens décidèrent d'organiser en collaboration, à l'occasion de l'année polaire internationale de 1882 – 1883, une vaste étude sur la magnétisme et la météorologie de la Terre. En 1880, il fut décidé d'établir quinze stations "polaires" pour réaliser des observations, l'une d'elle étant confiée à la France, au cap Horn.

Pour cette station, toutes les disciplines scientifique furent en définitive concernées sous le contrôle de l'Académie des Sciences. Le capitaine de frégate Louis-Ferdinand Martial, ayant déjà participé à des explorations, fut désigné pour commander l'expédition menée à bord de la Romanche, un aviso-transport de 1 600 t de déplacement et 64 m de longueur, propulsé par une machine de 700 cv.

La Romanche quitta Cherbourg le 17 juillet 1882 avec 140 personnes à bord, équipage et scientifiques, et arriva à proximité du cap Horn le 6 septembre suivant.

Une partie de l'équipe descendit à terre pour collecter des données, tandis que le bâtiment navigua le long des côtes pour des relevés cartographiques et hydrographiques. De nombreuses observations météorologiques furent effectuées, afin de mieux comprendre les tempêtes qu'avaient à affronter les navigateurs dans les parages tourmentés du cap Horn.

Nous voyons ci-dessous une partie des officiers mariniers et matelots de la Romanche. Au centre, assis se trouve un second maître reconnaissable à son large galon or et à sa veste (changement de désignation du caban en 1878) portant les ancres dorées au collet. Les autres marins coiffés d'une casquette et ne portant aucun galon sur la manches sont sans doute des premiers maîtres ayant adopté la veste qui est l'ancien paletot et est plus confortable que la redingote.

Ici, c'est une partie de l'état-major et des scientifiques embarqués. Le commandant Martial est à droite ; auprès de lui figure soit le lieutenant Dufaure de Lajarte, soit le lieutenant de vaisseau Le Nepvou de Carfort. La tenue des officiers de marine est la petite tenue définie en 1853, avec redingote et casquette.

La Romanche est ici au mouillage en baie Orange, avec au premier plan une pirogue fuégienne.

Une base fut installée sur l'île Hoste, au Sud de la Terre de Feu, en baie Orange. Elle comprenait un petit laboratoire dans lequel furent menées des expériences auxquelles les marins contribuèrent, comme nous pouvons le voir ci-dessous. A gauche, au sein du pavillon astronomique, deux seconds maîtres – rappelons qu'alors, en tenue de travail, les seconds maîtres portaient encore le bonnet de marin et la chemise en molleton – mettent en oeuvre l'équatorial. A droite, deux marins se trouvent dans la salle de la méridienne.

En plus de ces expériences, des observations furent conduites par le médecin de marine Hyades sur les populations locales, les indiens fuégiens (de la Terre de Feu) de la peuplade yahgane, qui habitait le plus au Sud du continent américain et dont il fallut s'attirer la confiance progressivement. De nombreuses photographies de femmes, hommes et enfants, souvent dans leur plus simple appareil, furent prises et constituèrent un important travail ethnographique. La mission scientifique du Cap Horn marqua un tournant dans la pratique anthropologique et ethnographique française. D’une part, parce qu’elle mena la première étude exhaustive des habitants de la baie Orange, de ces Fuégiens que les anthropologues français rangaient parmi les groupes les plus « primitifs » de la Terre.

La conclusion du médecin à la suite de ses observations était que les "faits contemporains, malheureusement, font prévoir à brève échéance la disparition de la peuplade fuégienne, au contact des éléments civilisateurs"... La Civilisation fit souvent disparaître les populations primitives.

La Romanche rentra à Cherbourg le 11 novembre 1883, après seize mois d'expédition. Son commandant, Louis-Ferdinand Martial mourut en septembre 1885, alors qu'il venait de prendre le commandement du croiseur Champlain en Extrême-Orient, ce qui retarda la publication des observations dont la finalisation revint au médecin Hyades.

Ces photos sont issues de la collection de BNF/Gallica.

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