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Août 1914 : quand les marins assuraient la sûreté de la capitale

Ces photographies sont issues de la collection de la ville de Paris (par l'intermédiaire de Gallica).

Elles nous montrent des marins qui patrouillent et séjournent dans la capitale.

Le 7 août 1914, les ports de Cherbourg, Rochefort, Brest et Lorient reçurent l'ordre de former trois bataillons à quatre compagnies ; les deux premiers ports formèrent ensemble le 1er bataillon, Brest forma le 2e et Lorient le 3e. Les hommes de ces formations n'étaient pas tous des fusiliers, en particulier les cadres ; la plupart des officiers qui avaient quitté le service avant la guerre étaient volontaires pour servir dans la nouvelle formation. Le contre-amiral Ronarc'h, qui était en permissions à Paris au moment de la déclaration de guerre, fut chargé de préparer l'arrivée du régiment.

Rapidement, il fut prescrit de former un 2e régiment, avec cette fois, en plus des contributions des quatre autres ports, des Toulonnais avec 200 fusiliers brevetés.

La première mission de ces deux régiments fut d'assurer la police dans la capitale et sa banlieue. Ils étaient placés sous les ordres du général Gallieni, gouverneur militaire de la capitale. Cependant, Paris était calme et les marins, après avoir mis en place des postes de garde ici ou là, purent exécuter des exercices pour atteindre une bonne cohésion afin de devenir prêts à effectuer d'autres missions plus glorieuses que le maintien de l'ordre, missions auxquelles tous songeaient.

Le 22 août, les deux régiments furent réunis en une brigade de marche sous le commandement de Ronarc'h. Le 2 septembre, la brigade quitta Paris pour le Nord de Saint-Denis où les Allemands étaient susceptibles d'arriver dès le lendemain. Elle y fut maintenue jusqu'au 11, en tant que réserve générale du camp retranché, Suivraient des actions dans l'Oise et la Somme, avant son action remarquable en Belgique (Dixmude) à partir du 8 octobre.

Nos marins patrouillent ci-dessous dans les rues de la capitale en tenue d'infanterie, avec demi-jambières en cuir, complétif obligatoire pour les détachements à terre depuis mars 1912. L'arme de dotation est le fusil Lebel 1886-93 complété de sa baïonnette "Rosalie".

Ici, les marins agissent en appui de la police, accompagnés d'un agent, rue d'Anjou. Le détachement est commandé par un des seconds maîtres qui sont reconnaissables à leur galon or unique sur la manche de leur veston à double rangée de boutons et à l'ancre brodée or à chaque coin du collet, lequel a été adopté en 1890.

La présence de pompons rouges restait inhabituelle dans la capitale, bien que de nombreux marins eussent participé à sa protection au cours du siège de septembre 1870 à janvier 1871. Les marins parurent bien acceptés par la population ; en atteste cette photo..

Durant leur court séjour parisien, les marins durent parfaire leur instruction, ici sur le canon automatique Hotchkiss de 37 mm sous masque. Les matelots portent diverses tenues : grande tenue (effets bleus, col bleu amovible) et tenue de travail (effets complets ou partiels en toile rousse). Le 2e marin en partant de la gauche est probablement un canonnier ; il se distingue des autres marins en tenue de travail par le port du pantalon en toile bleue, attribué à cette spécialité depuis octobre 1910.

Pour se faire raser, il faut attendre son tour... Le barbier est ici un matelot clairon qui est reconnaissable à son galon (à losanges tricolores, difficiles à percevoir ici) qui fait le tour du bas de la manche.

Une partie du Grand Palais avait été transformée en infirmerie. Cette photo aurait été prise le 12 octobre. La brigade Ronarc'h a donc laissé derrière elle les malades. Un médecin de 1re classe (très probablement) fait alors sa tournée, accompagné par un infirmier en tenue de toile rousse prêt à noter ses prescriptions.

Parmi les représentations des marins ayant investi le Grand Palais figure cette peinture, réalisée par Raymond Desvarreux, qui appartient aux collections du musée Carnavalet. Signalons qu'au cours de la guerre, plusieurs prises d'armes eurent lieu dans ce vaste monument. Les marins ne furent donc pas les seuls à occuper l'endroit.


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