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1880 – 1890. Colonies et armes nouvelles : un lieutenant de vaisseau dans ces années riches d'activité

  • marine-maubec
  • 22 juil.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 août

Voici deux photos qui m'ont été aimablement communiquées par le contre-amiral Eric Vicaire, un confrère de La Sabretache, que nous remercions vivement. Elles présentent deux facettes d'un même officier, d'un même marin, l'une très traditionnelle, car en relations avec les colonies, et on sait quelle part la Marine prit dans les conquêtes coloniales – que ces hommes appartiennent aux équipages ou aux troupes de la Marine (infanterie et artillerie), ces dernières étant partie intégrante de la Marine jusqu'en 1900, année au cours de laquelle elles passèrent sous la responsabilité du ministère de la Guerre –, l'autre plus originale puisqu'elle montre cet officier au cours de la formation d'aérostier à Chalais Meudon.

Cet officier est le lieutenant de vaisseau Valentin Rageot de la Touche, arrière-grand-père d'Eric Vicaire. On le voit ci-dessous à Saïgon en 1886 ; il était alors affecté à bord du transport-hôpital Mytho, de la division navale des mers de Chine, affectation au cours de laquelle il participa à des combats à terre.

Il est en tenue blanche avec le casque blanc. Si ce dernier a été adopté en 1882, ce n'est pas le cas du veston blanc, en principe créé en 1889. Donc quelque chose ne colle pas. Pourtant, au regard de ses affectations cette photo n'a pu être prise au-delà de 1887... Alors ? La seule possibilité est la dotation sur place pour les officiers de marine d'un veston du type porté par les officiers d'infanterie de la Marine, dans le cadre des opérations ou pour une expérimentation qui conduirait à son adoption en 1889.

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Voici donc Rageot de la Touche en 1892. Tenté par les perfectionnements et la nouveauté, il suivit le cours d’aérostiers de Chalais Meudon et se vit attribuer en 1892 le brevet d’aéronaute militaire n°25. Il fut ensuite affecté comme capitaine de la 1re compagnie des marins vétérans (les marins des ports de l'époque) et fut le deuxième chef du parc aérostier de Lagoubran à Toulon. Le centre spécialisé de Lagoubran était alors doté de ballons libres et captifs destinés à la reconnaissance et à l'observation. Son installation s'inscrivit dans le projet du lieutenant de vaisseau Serpette de mener des essais aérostatiques à partir des cuirassé Dévastation et garde-côtes Indomptable en 1888. Informé de ce projet, le ministre de la Guerre autorisa l'envoi d'équipes de marins à Chalais Meudon afin d'y être instruites comme les équipes d'aérostiers issues des régiments du génie.

Rageot de la Touche porte ici la tenue n°5 de 1891, avec la redingote, tenue alors la plus adaptée (!) à ce type d'activité, puisque le veston bleu ne pouvait être porté qu'à la mer et de nuit...

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Rappelons que des marins s'étaient particulièrement distingués comme aérostiers lors du siège de Paris en 1870-71. Ils avaient piloté 22 vols sur les 66 réalisés pour franchir les lignes ennemies afin d'assurer la liaison avec les armées de province en vue d'une hypothétique offensive combinée de celles-ci avec l'armée de Paris. Nous retrouverons les marins aérostiers dans notre prochain ouvrage La Marine et les marins dans la guerre de 1870 (https://www.marins-traditions.fr/ouvrages-de-l-auteur) qui sera publié début 2026.

Pourtant brillant, Valentin Rageot de la Touche resta lieutenant de vaisseau pendant 18 ans. Il en était souvent ainsi alors que le grade de capitaine de corvette n'existait pas.

Nous le retrouverons quelques années plus tard dans un prochain billet.

 
 
 

4 commentaires


Philippe Dbt
Philippe Dbt
25 juil.

Bonjour,

Je viens d'exploiter une autre commande de casques en liège, toujours chez Mr Chautard et pour le même marché, datée du 22 septembre 1897, soit quelques mois après la précédente, ou là, on parte de 2.500 casques dont 500 pour les équipages de la flotte MAIS avec 2.000 ancres en cuivre pour casques. Ce qui pourrait sous-entendre que les casques pour marins seraient sans insignes !

Y a t'il eu une décision prise entre ces deux dates ?

Dans tous les cas, les commandes après la séparation avec les troupes de marine portent uniquement sur le casque et sa jugulaire, il n'est plus question d'ancre.

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escherer@wanadoo.fr
escherer@wanadoo.fr
25 juil.
En réponse à

Bonjour. Merci pour cette très intéressante information. Je comprends qu'il n'y a plus obligatoirement une ancre en tout état de cause après 1900 : il peut y en avoir une sur les casques anciens ; il n'y en a plus sur les casques commandés à partir de cette année-là.

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Philippe Dbt
Philippe Dbt
23 juil.

Bonjour,


Vous dites "le casque blanc, sans l'ancre comme il se doit pour le "pain de sucre" des marins"

Si on reprend le texte du 31 mai 1882, celui précise (article 2) : "le casque blanc en liège, adopté pour la tenue coloniale des troupes de la Marine (sous entendu du même modèle)... et en son article 4 "aucun insigne distinctif du grade". Pas de changement en 1889

Il n'est dit nulle part que l'ancre est absente.

De plus, une commande passée le 5 avril 1897 passée avec Mr Chautard, titulaire du marché depuis plusieurs années porte sur 2000 casques en liège avec jugulaires et deux mille ancres en cuivre. Il est précisé "1500 casques seront affectés au service des…

Modifié
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escherer@wanadoo.fr
escherer@wanadoo.fr
23 juil.
En réponse à

Bonsoir,

Vous avez sans doute raison. Je ne sais d'où j'ai tiré cette information relative à l'absence d'ancre car je possède ces textes comme vous... Peut-être me suis-je laissé abuser par la photo jointe...

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