Voici un intéressant physionotrace qui nous a été donné comme étant celui du "commis principal Bordereau", la légende du graveur datant le portrait de manière irréfutable à 1829.
La consultation de l' "Etat de la marine" de 1830 permet de trouver effectivement un dénommé Bourdereau François, Hilaire, Charles, servant alors à Toulon en tant que sous-commissaire, grade auquel il a été promu le 7 octobre 1829.
Cependant nous doutons de l'identité du marin de ce portrait. Nous reconnaissons plutôt un sous-inspecteur. Les officiers du corps de l'inspection de la marine – de 1815 au 8 février 1829, cette dernière date étant celle du rétablissement des préfets maritimes, on parlait non de l'inspection de la marine, mais du contrôle de la marine – assurent la fonction de surveillance administrative au profit du ministre de la Marine.
En effet, au collet de cet officier, nous retrouvons les distinctives communes au commissariat et au contrôle depuis 1818 : branche de lis entrelacée avec des feuilles de vigne et entourée d’un câble et d’une baguette unie en argent. Mais il est manifeste que l'étoffe du collet n'est pas de la même couleur que celle du reste de l'habit, ce qui serait pourtant le cas pour un officier de l'administration (du commissariat). Il ne peut donc s'agir que d'un officier du contrôle, ou de l'inspection à partir de 1829 ; si ce dessin était en couleurs, le collet serait écarlate.
Le rang simple de broderie du collet permet d'identifier a priori un sous-inspecteur (les inspecteurs ont un double rang ; les commis principaux – il y en a également sous les ordres des officiers de l'inspection – n'ont qu'une boutonnière).
Tous ces éléments d'identification sont à retrouver dans le chapitre "L'uniforme des officiers sous la Restauration" de notre dernier ouvrage.
La même personne sur un physionotrace issu d'une autre collection privée... Un officier un peu moins souriant, des broderies identiques. Un peu plus de couleur.