A la suite d'une première publication consacrée au Rubis, nous présentons ici quelques photos de l'intérieur du sous-marin. Ces dernières viennent encore de la collection de M. Eric Granic, que nous remercions. Elles sont issues de celle d'un vétéran du sous-marin Rubis, Jean Nicolas matricule 5113 B 45, qui fut manoeuvrier à bord de janvier 1946 à juillet 1948, et dont le fils nous a autorisé à publier les clichés. Rappelons que le Rubis servit de sous-marin école pour l'écoute de 1946 à 1948, avant d'être placé en réserve puis condamné en 1949.
Voici donc quelques photos qui permettent de détailler les uniformes des officiers à bord du sous-marin. Ils permettent de montrer certains effets spécifiques aux sous-mariniers, en plus de la combinaison bleue adoptée avant-guerre. Nos travaux sur ce sujet sont encore largement lacunaires, mais il semble possible d'affirmer d'ores et déjà qu'il n'y eut pas d'effets spécifiques aux sous-mariniers avant 1936...
Première photo : le commandant (lieutenant de vaisseau Guillou) au périscope. Remarquons en passant que son hissage partiel était possible, mais qu'il imposait à son utilisateur d'adapter sa position d'observation.
Cette première photo nous présente deux officiers, un officier marinier et un quartier-maître ou matelot. Tous ont la coiffure vissée sur la tête, comme cela serait encore courant jusqu'au cours des années 1950. Surtout tous portent le même jersey avec des cols légèrement remontants. Il s'agit du chandail adopté en 1936 pour les sous-mariniers, à distinguer du jersey à col roulé défini en 1961.
Le matelot ou quartier-maître porte un pantalon de travail en toile bleue, proche du modèle dit "de chauffe" adopté en 1892 pour les mécaniciens, puis les chauffeurs et les torpilleurs. Il était sans doute trop tôt pour que cette catégorie de personnel disposât déjà des effets de travail en toile gris-bleu adoptés le 22 octobre 1948.
Moment de détente dans ce qui tient lieu de carré. Le commandant porte le jersey sous son veston, ce qui était courant chez les sous-mariniers de toutes nations, le "must" étant de pull à col roulé blanc... Le commandant porte la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire attribuée au Rubis le 23 août 1946. L'officier lui servant une bière est probablement l'officier en second, enseigne de vaisseau vu sur le premier cliché. Le troisième officier est sans doute le chef mécanicien, ce que nous pouvons déduire de la troisième photo, sans doute prise au central.
Sur cette dernière photo, outre l'ingénieur mécanicien de 2e classe chef mécanicien – pas d'enseigne de vaisseau de la spécialité de mécanicien avant 1966, année de la fusion du corps des ingénieurs de la marine dans le corps des officiers de marine – se trouvent un second maître, probablement maître de central et cinq quartiers-maîtres ou matelots, tous porteurs du bonnet au ruban légendé de l'unité.
Si l'ingénieur mécanicien porte de toute évidence un pantalon de drap, ce n'est pas le cas du second maître qui paraît vêtu d'un pantalon de travail en toile bleue, à moins qu'il s'agisse de la combinaison bleue de 1936 sur laquelle est enfilé le chandail.
Le confort vestimentaire à bord de ces sous-marins offrant des conditions d'existence très spartiates prévalait, naturellement, alors qu'aucun texte du Département ne régissait alors les adaptations en matière de tenues...
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