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1940. Discussions entre alliés à Gibraltar en mars

  • marine-maubec
  • 11 mars
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 août

Le détroit de Gibraltar a toujours été un enjeu important en temps de guerre. Au début de 1940, alors que l'Italie observait encore une certaine neutralité, les alliés avaient un grand intérêt à coordonner leurs actions pour verrouiller le détroit à leur profit. Cet objectif rendait nécessaire des discussions entre états-majors et des rencontres physiques entre les grands chefs.

Voici quelques photographies prises le 17 mars 1940, aimablement communiquées par M. Bernard Ollive, petit-fils de l'amiral, de la rencontre entre Esteva et Ollive, côté français, et North, côté britannique.

Sur le cliché ci-dessous, au premier rang de gauche à droite se trouvent le rear-admiral Watkins, officier de liaison auprès de l'Al Esteva, l'amiral Esteva, l'admiral Sir D. North, le vice-amiral d'escadre Ollive, et le commander Mackintosh, officier de liaison auprès du VAE Ollive. Au second rang, de gauche à droite se tiennent un commissaire britannique, secrétaire de la réunion, le lieutenant de vaisseau de Pitray, officier d'ordonnance d'Esteva, le captain Duke, chief of staff de North, le capitaine de frégate de Bryas, officier de liaison français à Gibraltar, le lieutenant de vaisseau O'Neil, officier de liaison d'Ollive, et l'officier d'ordonnance de North.

L'amiral Esteva était alors commandant en chef pour la Méditerranée (PC à Toulon) ou "amiral Sud" ; le vice-amiral d'escadre Ollive était quant à lui commandant en chef des forces maritimes de l'Atlantique sud et d'Afrique (PC à Casablanca) ou "amiral Afrique" ; ils étaient donc tous deux concerné par Gibraltar. North était quant à lui vice-admiral Gibraltar et North Atlantic Station. La situation d'Esteva montre qu'à l'époque le préfet maritime n'était pas en même temps commandant de zone maritime, comme c'est le cas aujourd'hui.

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Sur le plan de l'uniforme, ces photographies amènent les remarques suivantes.

On peut d'abord remarquer qu'à l'époque le port des rappels de décorations (barrettes) n'était pas systématique. Nombre d'amiraux se contentaient de porter à la boutonnière gauche la rosette seule ou "sur canapé", suivant le grade détenu dans l'Ordre de la Légion d'honneur. Rappelons que les rappels de décorations ne furent introduits dans la Marine que tardivement, le 21 mai 1917.

Le port des aiguillettes permet de facilement identifier les officiers d'ordonnance des amiraux, ou tout au moins les officiers de leurs états-majors. Notons que dans la Royal Navy, les aiguillettes se portent sur l'épaule gauche, et non droite.

L'amiral Esteva se distingue par le port d'une fourragère acquise à titre individuel ; il reçut deux citations à l'ordre de l'armée navale pendant la Grande Guerre.

Du côté des casquettes, coiffe blanche ou coiffe bleue sont portées simultanément. En ce mois de mars, l'amiral Esteva s'est sans doute conformé aux prescriptions valables pour la rive sud de la Méditerranée, tandis que le vice-amiral d'escadre Ollive à Casablanca suit sans doute les habitudes brestoises... Nous remarquons enfin les 4 ou 5 étoiles sur les casquettes, mesure récente car avant le 13 janvier 1940 il n'y en aurait eu que 3 pour ces deux officiers généraux en dépit des 4 ou 5 portées sur les manches.

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Cette rencontre se déroula manifestement dans une ambiance détendue et amicale, les épouses des officiers britanniques se joignant aux deux délégations pour une réception.

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On était encore bien loin du drame de Mers el-Kébir...

 
 
 

9 commentaires


Philippe Dbt
Philippe Dbt
22 mars

Bonjour,

Le décret de 1918 instaure le veston ouvert et croisé analogue à la marine britannique.

Le descriptif précise bien qu'il comporte 4 boutonnières et 4 boutons par devant.

Il n'y a pas de trace d'un sens de fermeture.

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Philippe Dbt
Philippe Dbt
23 mars
En réponse à

Le descriptif du 20 mai 1960 (238M/CMa3 n.I BO), notifié par la circ. 239, même date et repris dans le nouveau BOM 36-2 ne parle plus que de 4 boutonnières sur le devant gauche. Je n'ai rien vu avant, mais ai-je tout ?

NB : ce nouveau BOM 36-2 devient à partir de 1959 le bulletin regroupant les descriptifs. Le BOM 38 demeure, nettoyé des descriptifs

Depuis, ces textes ont encore changé de nom et les derniers BOM sont introuvables, hélas.

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Serge Delwasse
Serge Delwasse
12 mars

bonjour

autre commentaire : l'amiral esteva - si j'ai bien suivi - boutonne sa veste "à l'envers" - "comme les femmes". à l'origine, le double boutonnage permettait - et c'est pour cela je pense que les marins l'ont tous adopté - de couper le vent. on alternait le sens de boutonnage - avec des vêtements adaptés, pas comme maintenant, pour réduire l'usure.

voir : https://bit.ly/3R0Y2zh (amiral, vous me pardonnerez, je l'espère, cette stratégie du coucou :)

bonne journée

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marine-maubec
15 mars
En réponse à

Pour l'instant, je n'ai pas trouvé de texte avant 2004 (je ne les possède pas tous). L'instruction 1 DEF/EMM/RH/CPM/NP du 15 juin 2004 précise à son article 106 page 67 pour le personnel féminin "La veste est confectionnée en tissu croisé bleu marine de forme croisée à revers, légèrement cintrée, sans poche de poitrine. Elle comporte huit boutons dorés d'uniforme, disposés en V, dont quatre sont boutonnants à gauche (18 mm). On pourrait en déduire que pour le personnel masculin c'est l'inverse. Mais ce qui est troublant c'est que rien n'est précisé pour le personnel masculin...

Cependant, lorsque j'examine mes vestons, ils ne comportent des boutonnières que du côté gauche... J'en déduis qu'un descriptif à destination des tailleurs, texte édité…

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