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La forge à bord du cuirassé Lorraine en 1933

Alors que la Marine nationale insiste beaucoup, à juste raison, sur l'équipement des bâtiments en imprimantes 3D pour confectionner in-situ les pièces de rechange afin que ceux-ci puissent poursuivre leur mission même en cas d'avarie à la mer, voici deux photos issues de la collection de la BNF / Gallica qui nous montrent que les cuirassés dans l'entre-deux-guerres, mais pas seulement, disposaient d'une forge pour réaliser certaines pièces et permettre une relative auto-suffisance dans le domaine de l'entretien du matériel mécanique.

Les marins qui se pressent autour des "forgerons" présentent un large éventail des tenues portées dans les années 1930.

Mais d'abord qui sont ces forgerons de profession ou de circonstance ?

D'après le règlement du 1er janvier 1786 la présence de forgerons sur les vaisseaux amiraux était prévue. Ensuite, l’ordonnance du 28 mai 1829 ordonna la présence d’un armurier-forgeron au sein du petit état-major de chaque équipage de ligne, celle du 1er mars 1832 d’armuriers de 1re ou de 2e classe et d’ouvriers armuriers.

Il s’agissait de civils employés pour le service de l’entretien des armes dans les arsenaux et à bord des navires. Pour le service à la mer, les armuriers sélectionnés devaient contracter un engagement les conduisant à faire partie d’escouades dites d’armuriers civils servant au sein des directions d’artillerie et embarquant à tour de rôle à bord des navires de la flotte.

Concrètement, la profession de forgeron a muté dès le début du dix-neuvième siècle vers la spécialité d'armurier formée à l'ajustage et à la mécanique de précision. Il est donc peu vraisemblable que nous soyons ici en présence d'armuriers, même si cette spécialité comprenait des marins de tous grades, mais plutôt de mécaniciens formés à la forge, à la chaudronnerie, à la soudure et à l'ajustage en école, notamment à l'école des mécaniciens et chauffeurs de Toulon.

Quelles sont les tenues portées par ces matelots ? Ceux qui opèrent à la forge sont vêtus des effets de chauffe, introduits pour la première fois en 1892. Ils comprennent le pantalon, la vareuse qui existe depuis 1921 – avant, les marins portaient une veste fermée par des boutons – et le calot marqué de l'ancre rouge. Les galons étaient rarement portés sur cette vareuse. Les "spectateurs" sont, à l'arrière plan en tenue de toile rousse (tenue n°60 de 1928), portée ou non par dessus le pantalon de drap et la vareuse en molleton bleus, et au premier plan dans une tenue non réglementaire a priori car aucune de celles définies en 1928 ne prévoit le port simultané du pantalon en toile rousse et de la chemise en molleton. Il s'agit vraisemblablement de fusiliers qui se distinguent par le port du ceinturon de 1911 et des demi-jambières de 1922.

Avant 1936, la formation des mécaniciens n'avait pas encore lieu à Saint-Mandrier, mais à Toulon sur de vieux bâtiments à flot, mais aussi dans des ateliers à terre comme ceux des "partiels" de l'école des mécaniciens et chauffeurs de Toulon en 1934 (photos ci-dessous).

Des compétences qui restent utiles à bord des bâtiments actuels, même si les technologies ont bien changé depuis ces photos.

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