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1819. Un lieutenant de vaisseau de la Compagnie des gardes du Pavillon Amiral

  • marine-maubec
  • 4 nov.
  • 3 min de lecture

Voici le portrait du lieutenant de vaisseau Stanislas Alphonse de Maré (1788-1843) qui vient d'être proposé aux enchères. Sa description précise qu'il fut peint à Brest en 1819 par un dénommé Charioux et que Maré était alors lieutenant de vaisseau, lieutenant en second au sein de l'état-major de la Compagnie des Gardes du pavillon Amiral.

L'Etat de la Marine de 1818 nous indique que la compagnie était commandée par le comte Edouard Charles Victurnien de Colbert-Maulevrier, contre-amiral en retraite (https://www.appl-lachaise.net/colbert-edouard-charles-victurnien-comte-de-maulevrier-1758-1820/), et confirme le grade et la fonction de Maré, éléments inchangés depuis 1816. L'intéressé fut promu lieutenant de vaisseau le 31 décembre 1814.

Introuvable dans les Etats de la Marine sous le Premier Empire, compte tenu de son grade peu élevé, Maré semble être un pur produit de la promotion, sans passer par une quelconque formation, d'enfants d'émigrés sous la Restauration, dont certains jeunes de bonne famille plus ou moins proche de la famille royale semblent avoir pu bénéficier.

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Il paraît dès lors intéressant de revenir sur l'institution des gardes du Pavillon Amiral rétablie par Louis XVIII, émanation des défunts gardes de la Marine supprimés le 1er janvier 1786. Alors que l'institution des gardes de la Marine avait été créée en 1669 pour préparer les jeunes nobles au métier d'officier de vaisseau, les gardes du Pavillon Amiral en avait constitué la fine fleur à partir de 1716. Toutefois, en 1786, Louis XVI avait conservé un noyau de 60 élèves de marine pour assurer la garde de l'amiral lorsqu'il était au port. C'est ce système qui fut rétabli par Louis XVIII le 25 mais 1814 et rappelé le 31 janvier 1816, alors que ce dernier créait le collège royal de la Marine à Angoulême : "Nous plaçons les élèves de la Marine sous la protection de notre cher et bien-aimé neveu l'amiral de France. Nous maintenons et confirmons la prérogative attribuée à sa dignité, par nos ordonnance des 1er janvier 1786 et 25 mai 1814, de former éventuellement à son choix, parmi les élèves de la Marine de première classe, une compagnie de soixante gardes du pavillon. Ladite compagnie, pendant le séjour de l'amiral de France, soit dans les ports, soit à la mer, remplira le service réglé par ces ordonnances." L'amiral de France était alors le duc d'Angoulême.

L'état-major des gardes du Pavillon Amiral restauré en 1814 était composé d'un capitaine, en principe capitaine de vaisseau, de deux lieutenants en premier et de deux lieutenants en second, lieutenants de vaisseau, toutes fonctions très honorifiques et assorties de suppléments d'appointements significatifs.

On retrouve Maré dans la Marine jusqu'en 1830, promu capitaine de frégate le 21 août 1821, date à laquelle il dut quitter l'état-major des gardes, puis capitaine de vaisseau le 22 mai 1825, désormais décoré de la Légion d'honneur. Mais il ne figure plus dans l'Etat de la Marine de 1831, une absence qui signifie sans doute son désaccord avec le nouveau régime issu des Trois Glorieuses de 1830 ou le souhait de ce dernier de se passer d'officiers trop légitimistes.

La compagnie des gardes du Pavillon Amiral fut supprimée en 1830. Voici deux dessins représentant un élève de 1re classe de marine faisant partie de cette prestigieuse compagnie, l'un dû à Valmont, l'autre à Goichon, lequel s'est sans doute inspiré de son illustre ancien.

Les gardes du Pavillon Amiral, une élite qui n'a pas survécu à la chute du régime de Charles X, lointains ancêtres des aspirants brigadiers et élitards de l'École navale d'aujourd'hui...


 
 
 

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