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  • marine-maubec

A la guerre, il faut s'adapter aux circonstances !

C'est ce que nous montre ce lieutenant de vaisseau participant à la défense de la capitale lors du siège de celle-ci du 18 septembre 1870 au 29 janvier 1871, cette dernière date correspondant à l'évacuation par les marins des forts protégeant Paris, lesquels seront occupés par les Allemands le lendemain. Il a en effet adopté une tenue fort peu réglementaire pour son grade, mais dans certaines circonstances "nécessité fait loi". Et on peut dire ici que cet officier la porte cependant avec un "air crâne".

Ce lieutenant de vaisseau fait partie des 8600 marins qui ont effectivement rallié la capitale à partir du 7 août, jour où a été donné l'ordre de désarmer les transports, certains avisos et les batteries flottantes destinées initialement à l'opération combinée en Baltique qui a été annulée à la suite des revers subis par l'armée dans le Nord-Est.

Au-delà de l'aspect peu orthodoxe de son uniforme, ce qui surprend est le maintien du port de la casquette qui semble encore décorée des attributs de l'Empire – l'ancre brodée sur la coiffe paraît très haute et surmontée d'un détail qui ne peut être qu'une couronne impériale –, alors que ceux-ci doivent disparaître conformément à une décision du 10 octobre 1870. Mais cette décision émanant de la Délégation hors de Paris, il est possible que son exécution ait été retardée dans le camp retranché de la capitale, compte tenu des difficultés de communication avec la province. Or cette photo n'a pu être prise qu'assez tardivement dans la mesure où le port de la chemise en molleton, non réglementaire pour les officiers, n'a pu être considéré comme une alternative au port de la redingote que suite à des difficultés d'approvisionnement... A moins que le vice-amiral de La Roncière-Le Noury, commandant la division des marins à Paris, n'ait autorisé ce port pour son côté pratique et plus en rapport avec les conditions de l'engagement terrestre de ses marins (ceci nous donne un nouveau sujet de recherche, à ajouter aux thèmes explorés en vue de la rédaction d'un ouvrage sur les marins pendant la guerre de 1870). Il faut à cet égard rappeler que le premier modèle de veston réglementaire des officiers ne sera introduit qu'en 1873. En 1870, il n'y a donc pas d'alternative réglementaire à la redingote !

Notre officier porte par ailleurs son sabre réglementaire, à l'époque à la lame bien différente de celle de l'arme d'apparat d'aujourd'hui. Il paraît porter à la ceinture un poignard ou une dague, qui ne ressemble pas au modèle de poignard 1833 modifié en 1856 à fourreau en tôle. De quoi s'agit-il ici ? Nous l'ignorons.

Merci à Soldaademohler Figurines pour le partage de cette photo.

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