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La dureté de la vie à bord des torpilleurs des défenses mobiles au début du vingtième siècle.

Ces magnifiques photographies nous présentent les équipages de deux torpilleurs avant la Première Guerre mondiale. Il s'agit du torpilleur 224, du type 201, en service de 1904 à 1919, de la 1re flottille de la Manche, et du torpilleur 344, en service de 1906 à 1920, de la 2e flottille de la Manche basée à Dunkerque en 1911. Poussée par la Jeune École qui promouvait la poussière navale au détriment des grosses unités, en particulier les cuirassés, la marine produisit 144 exemplaires du premier type de 1894 à 1899 et 77 exemplaires du deuxième type en 1904. Elle les affecta tous à ses défenses mobiles, le long des côtes françaises. Ces torpilleurs étaient armés de deux tubes lance-torpilles et de deux canons de 37 mm. Les plus rapides des premiers allaient jusqu'à 25 nd, les plus rapides des seconds jusqu'à 26.

Ces bâtiments ne déplaçaient pas plus de 98 tonneaux et on peut imaginer le caractère particulièrement spartiate de la vie à bord, en particulier par mauvais temps. Aussi le commandement n'y était-il sans doute pas trop à cheval sur les tenues de ses marins. C'est d'ailleurs ce que nous pouvons constater sur ces photographies, puisqu'on y trouve non seulement une grande variété de tenues, qui peut s'expliquer par les spécialités différentes des matelots et quartiers-maîtres, mais aussi une certaine négligence dans le port des tenues (marins sales, débraillés, effets défraîchis). Nous avons là assurément des guerriers, pas des marins d'opérette !

Examinons ces hommes et leurs tenues. Le commandant, lieutenant de vaisseau, est en tenue n°5 telle que définie en 1891, avec veston à coupe droite et casquette. L'autre personne en bleu semble être un second maître, reconnaissable aux ancres brodées à ses deux pointes de col et à son veston à double rangée de boutons. Les mécaniciens, chauffeurs (naturellement, ces bâtiments sont mus à la vapeur) et torpilleurs sont en veston en toile bleue – ce bleu est plus clair que celui du drap – à boutonnage droit ou croisé. Certains quartiers-maîtres et matelots (comme ceux tenant la barre) sont vêtus de pantalons et vareuses en toile rousse, tenue de travail à l'époque et jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale.

Ce témoignage de la marine à la Belle Epoque montre combien la vie à la mer devait rester rude sur ces petites unités.


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