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Prise de commandement de l'escadre de la Méditerranée en octobre 1927

Ces deux photographies, aimablement communiquées par M. Bernard Ollive, nous montrent une partie du cérémonial et les tenues adoptés pour les prises de commandement des officiers généraux entre les deux guerres mondiales. Il s'agit ici de la prise de commandement de l'escadre de la Méditerranée en octobre 1927 par le vice-amiral Docteur.

Examinons le cérémonial de l'époque et comparons le avec celui en vigueur aujourd'hui. En 1927, le cérémonial dans les forces maritimes est encore régi par le décret du 22 juin 1909. Pour la prise de commandement d'un vice-amiral commandant en chef, il est prévu, lorsqu'il monte à bord du bâtiment qui doit porter sa marque de commandement, ici le cuirassé Provence :

  • 11 coups de canon (en France ; ce serait 15 à l'étranger et dans les colonies) ;

  • 3 cris de « Vive la République », prononcés "Vi-ve la Ré-pu-bli-que" (souvenir personnel de revue navale en présence du Président de la République), poussés par une partie des équipages rangée le long des lisses et des passerelles à bord des autres bâtiments sur rade ;

  • La garde constituée sur le bâtiment-amiral présente les armes ;

  • Le clairon joue la sonnerie réglementaire "Aux champs", puis la musique joue l’hymne national ;

  • La marque de commandement est hissée.

Comme on peut le voir sur la photo ci-dessous, le vice-amiral, bien distingué par la plume blanche à son bicorne, apanage des vice-amiraux commandants en chef et préfets maritimes, est accueilli par les commandants des bâtiments de la force, les officiers de son état-major et les officiers du bâtiment qui se tiennent près de la coupée.

La tenue adoptée pour ce type de cérémonie est pour les officiers la tenue provisoire de cérémonie, avec le bicorne, qui n'est plus guère adoptée que pour les solennités, certaines cérémonies officielles et les prises de commandement d'officiers généraux.

S'agissant de la redingote, notons que certains officiers la portent avec le col ouvert, alors que d'autres la portent avec le col fermé. En effet, cette cérémonie se tient au cours d'une période de transition : le col ouvert a été adopté le 11 avril 1926, mais les officiers disposent d'un délai de grâce pour mettre leur effet en conformité. Les tailleurs de l'arsenal et en ville doivent avoir fort à faire ! Nous observons des chevrons de présence sur les manches gauches de certains officiers, vétérans de la guerre de 14-18.

L'amiral se fait présenter les officiers, de l'état-major puis du bâtiment. Le premier officier saluant à gauche est vraisemblablement son chef d'état-major, reconnaissable au port des aiguillettes sur l'épaule droite. L'officier d'ordonnance de l'amiral est en retrait ; c'est un jeune lieutenant de vaisseau reconnaissable lui aussi à ses aiguillettes.

L'équipage du bâtiment est quant à lui rangé sur le pont. Il est passé en revue, l'amiral étant accompagné de son capitaine de pavillon (le commandant du bâtiment portant sa marque), des éventuels officiers généraux en sous-ordre, et d'officiers de son état-major.

Le capitaine de vaisseau Jean Cras, commandant du cuirassé Provence suit l'amiral. Jean Cras, marin, musicien et inventeur de la célèbre règle, a passé une grande partie de la guerre à la mer, en attestent ses six chevrons d'ancienneté au front, soit trois ans et demi embarqué en zone de guerre. La fourragère au couleurs de la croix de guerre 14-18 lui a été attribuée à titre individuel, alors qu'il était commandant du torpilleur d'escadre Commandant Rivière en Adriatique.

Les quartiers-maîtres et matelots sont en tenue de sortie, nous dirions "intermédiaire", avec bonnet à coiffe bleue, mais sans jersey.

De nos jours, le commandant d'une force navale est accueilli par 17 coups de canon. Mais les cris de "vive la République" ne sont plus en vigueur que pour le seul Président de la République.


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