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1869 – 1913. Un jeune officier de marine qui aurait une carrière très riche !

  • marine-maubec
  • 5 août
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 août

Grâce à son arrière-petit-fils Bernard Ollive et aux documents mis à notre disposition, nous pouvons retracer le parcours dans la Marine que connaîtrait Pierre Marie Vincent, né le 10 mai 1853 à Lyon.

Ce fut un parcours riche en embarquements sur des unités de divers types et en opérations puisqu'il participa à la campagne du Tonkin en 1883, sous le commandement supérieur du vice-amiral Courbet, à l'expédition de Chine en 1900–1901 quand il fallut intervenir pour sauver les légations occidentales et du Japon à Pékin de la fureur des Boxers, et aux opérations au Maroc en 1907–1908. L'attribution de trois médailles commémoratives en témoigne.

Alors qu'il avait à peine 16 ans, Vincent entra à l'École navale, alors embarquée à bord du Borda en rade de Brest, le 1er octobre 1869. Il est vu sur la photo ci-dessous dans la petite tenue définie en 1853, avec casquette, sabre accroché au ceinturon de soie noire avec dragonne en poil de chèvre (noir), veste droite à 12 boutons typique des élèves et aspirants, gilet à 9 boutons, chemise blanche et cravate nouée en papillon.

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Il fut promu aspirant de 2e classe le 1er août 1871 ; la scolarité ne semble pas avoir été perturbée par la guerre de 1870. Il apparaît ci-dessous en grand uniforme défini en 1853. Bien que les sabords bleus sur les aiguillettes soient peu visibles, le grade d'aspirant de 2e classe ne fait aucun doute puisque la dragonne du sabre reste noire ; si Vincent avait été alors aspirant de 1re classe, il n'est pas douteux qu'il se fût présenté chez le photographe en grand uniforme dont le collet était orné de la baguette dentelée et d'une ancre.

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Les premières affectations embarquées, en responsabilité, de Pierre Vincent furent la corvette cuirassée Thétis, la frégate à voiles transformée Magicienne, l'aviso Adonis, le transport Indre et l'aviso Bisson, des bâtiments qui avaient participé aux croisières françaises en Baltique et en mer du Nord pendant la guerre de 1870 ; leurs actions pendant ce conflit seront décrites dans notre prochain ouvrage https://www.marins-traditions.fr/ouvrages-de-l-auteur.

Sur le cliché ci-dessous, Vincent est vraisemblablement désormais enseigne de vaisseau (après le 27 avril 1875), car il porte la redingote qui n'était alors attribuée ni aux élèves ni aux aspirants des deux classes.

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Après une affectation de moins d'un an à bord de la frégate cuirassée Héroïne, le lieutenant de vaisseau de 2e classe Vincent fut désigné pour le transport-hôpital Annamite le 26 mai 1883, première affectation exotique pour lui. Pendant les opérations contre la Chine menées par le vice-amiral Courbet, ce bâtiment faisait partie de la division de la mer de Chine. C'est à ce titre que Vincent reçut la médaille commémorative de l'expédition que voici avec son diplôme.

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Il enchaîna ensuite diverses affectations : remorqueur à roues Utile, cuirassé Dévastation, vaisseau-école des mécaniciens Iéna puis vaisseau-école des canonniers La Couronne pour y être spécialisé, cuirassé de station Vauban. Il était alors lieutenant de vaisseau de 1re classe.

Au bout de quinze ans et demi de service, dont douze ans et quatre mois à la mer, Vincent, alors aide-de-camp du vice-amiral commandant en chef préfet maritime à Toulon, avait été nommé chevalier de la Légion d'honneur le 8 juillet 1885.

Le 1er septembre 1889, il reçut son premier commandement, celui du transport Caravane. Suivirent ensuite trois nouveaux embarquements : cuirassé de station Bayard, aviso-transport Durance et croiseur Latouche-Tréville. En 1896, il suivit avec succès l'enseignement de la première promotion de l'École supérieure de Marine, école qui deviendrait l'École supérieure de Guerre navale. Il fut enfin promu capitaine de frégate – le grade de capitaine de corvette n'existait pas – le 20 avril 1898, à 45 ans et après plus de 16 ans de lieutenant de vaisseau – c'était très courant à l'époque.

Sa carrière se poursuivit avec le croiseur Protet, puis le croiseur Cassard. Et voici à nouveau une belle affectation extrême-orientale : il prit le commandement de la canonnière cuirassée Styx au sein de la division navale de Cochinchine le 5 décembre 1900. Les événements de Chine l'amenèrent plusieurs fois à Canton et Hong-Kong. Il fut dès lors considéré en campagne de guerre jusqu'au 31 décembre 1901 et reçut donc la médaille commémorative de Chine.

De retour en France, il embarqua sur le cuirassé garde-côtes Caïman et fut ensuite chef d'état-major de la division de réserve à Toulon, à bord du cuirassé Brennus. Suivit le croiseur de 1re classe d'Entrecasteaux ; il avait été promu officier de la Légion d'honneur le 3 février 1903, après 33 années et 4 mois de service, dont 27 ans et 9 mois à la mer – le décret de cette promotion précise sa participation aux opérations "Tonkin 1883 et Chine 1900–1902" – et capitaine de vaisseau le 28 décembre 1904.

Le 3 avril 1906, il prit le commandement du garde-côtes Bouvines au sein de l'escadre du Nord, puis commanda les croiseurs cuirassés Gloire, Desaix puis Kléber. Sur ces bâtiments, il était capitaine de pavillon du contre-amiral commandant une division de l'escadre du Nord. Il y participa à la campagne de guerre au Maroc du 8 août 1907 au 19 février 1908, d'où l'attribution de la médaille commémorative du Maroc.

Il fut promu commandeur de la Légion d'honneur le 6 août 1908, décoration qu'il reçut des mains du vice-amiral Marquis, commandant en chef préfet maritime du 5e arrondissement, à Toulon.

Voici les trois médailles commémoratives qui lui furent attribuées (revers pour la médaille commémorative de l'expédition du Tonkin, de la Chine et de l'Annam).

En fin de carrière, il commanda divers bâtiments en réserve à Toulon. Il prit sa retraite le 10 février 1913 après de nombreux commandements, la participation à des opérations expéditionnaires et de rares affectations à terre... Une vie-type d'officier de marine de la première partie de la Troisième République qui mérite le respect.

 
 
 

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